mardi 25 décembre 2012

Fermons là


Je ne suis qu'une ombre, une ombre de rien. Je ne suis pas QUI. Vous ne me voyez pas. De vous je vois vos semelles sur le bitume, vos semelles sur ma gueule fracassée. Vos pieds qui s'en mêlent et vos bonnes intentions. De vous je connais les paroles creuses qui s'engouffrent dans ma bouche qui ne peut plus crier. Je me tais. 


J'en vois de toutes les couleurs,  
les frêles, les forts, 
les mauvais, les bons, 
les fous, les raisonnables, 
les pragmatiques, les parasites. 
Souvent le même… Alors 
Je vais rester là. Je vais rester là. 
Le cul posé par terre à vous regarder 
vous agiter dans tous les sens interdits. 


D'où je suis, je ne sais où, je vous vois. Parfois l'un de vous s'approche parfois. Un sourire nous accroche et va glisser sur les coeurs de glace. Vos lèvres s'entrouvrent et envisagent les miennes qui restent scellées. Vous vous croyez de mes prochains, mais ne serez jamais de mes pareils. Vous êtes d'un univers de riens ; rien n'arrive, rien ne vient. 


Mes doigts sont gelés, ma pelure trouée, ma patte blessée, je saigne… le souffle vicié par le mélange des gaz d’échappements que l’on me crache à la gueule. Non tu ne me tueras pas ni ne me ramasseras. Je suis seul, certes, mais rempli de ton visage, parce que moi je te vois. De vivre je me tue. Mon nom est S.D.F.  


S.D.F. Ces trois maudites lettres ne sont que le sigle de votre paresse cérébrale. S.D.F. Sans Dieu ni Foi, S.D.F. Sommeil Du Froid. La neige me recouvre peu à peu. C'est beau. C'est froid. S.D.F. Ces trois maudites lettres ne sont que le sigle de votre paresse cérébrale. S.D.F. Sans Dieu ni Foi, S.D.F. Sommeil Du Froid. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire