dimanche 28 décembre 2014

au moins

C'est au moins aussi difficile de se débarrasser de ses souvenirs que d'aimer.

allons l'enfant


allons l'enfant mort en moi sourit 
suit les lignes du poème qui te ramène à la mer 
vague à rebours, écume en dentelle 
fait une barque d'une coquille de noix 
mat d'allumette, feuille de marronnier, 
et va traîner dans le vent du poète 
à sa mémoire ineffaçable 
allons l'enfant mort en moi divague 

je n'en peux plus de vos indignations

l'hiver


dehors un vent tranchant 
l'eau de la fontaine gelée 
le soleil prisonnier du ciel

seul
le gel de notre discordance chauffe encore et dessine sur ma peau de nouvelles balafres

lundi 15 décembre 2014

Coincés dans nos préhistoires

Coincés dans nos préhistoires

Je n'écris pas de poème. Je n'écris pas non plus de poésie, je n'écris pas grand-chose. J'ai des mots, qui viennent se poser là … et qui attendent patiemment. Je regarde par la fenêtre, les chats me guettent, je bois du café, je fume des cigarettes, … 
J'ai des mots là, imprécis, … Cette ombre. Cette ombre c'est ma ville, cette ombre c'est ma région, c'est mon pays tout entier. Quel feu peut-on allumer pour que tout redevienne un peu vivant, chaleureux ?. Pour que la chaleur revienne, simplement, entre les hommes ?. Je me tiens à l'écart autant que possible de cette ombre et je regarde ma nuit et la prochaine. Des nuits déchirées. Faut-il encore, que de ma bouche épuisée s'échappe ce qui ne ce dit pas ?, ce que tout le monde sait. Je n'avance pas beaucoup par rapport à ce dire, à cette ombre l'ombre. Ne doit-on plus dénoncer simplement, est-ce devenu si difficile ?. Je regarde le soleil qui s'effondre et les roches qui s'effritent. Je regarde ce que les hommes endurent et je m'aperçois qu'il devient plus difficile de voir ce que la rivière endure. Je regarde les chemins. Est-ce que mon silence va rompre les lignes ?. Est-ce que les mots ont leur place dans ces brouhahas ?. Nous sommes là, tous, coincés dans nos préhistoires.