dimanche 29 décembre 2013

mon coin

c'est un coin de la ville oublié 
un endroit secret 
un interstice où se poser, se délester d'un barda trop lourd 
un endroit ou se délivrer de tout ce qui oppresse 
de tous ceux qui assènent des jugements sur la vie 
c'est là, où je bois un dernier coup de liberté 
là où je respire le vent 
un endroit à l'écart des litanies, de tous les interdits 
un coin en friche comme votre monde, 
qui déborde de cartons humides et de gravats 
mon coin

samedi 28 décembre 2013

la poésie

La poésie c'est une façon de survivre comme une autre. Accepter que nous ne sommes pas grand-chose et qu'il faut vivre ; ce n'est pas rien. Et ce n'est pas forcément le plus facile. 

vendredi 27 décembre 2013

creux

se caler dans un interstice 
envelopper son corps encombrant 
pas vraiment mort ni vivant 
souffler le froid comme un dernier souffle 
l'extirper de nous 
immobile sous l'amas de chiffons 
la ville obture ces endroits serrés 
coins refuges pour nuits agitées 
sommeil aux aguets 
il y a des nuits sans lune 
des nuits sans étoiles 
nuits parfaites pour chasser la tyrannie du lendemain 

jeudi 26 décembre 2013

dire regarder être

Dire 
le plus simple des mots 
s'éloigner des phrases 
donner de la voix frêle   
Regarder 
le vivant sous l'écorce 
la nuit comme un éveil 
le jour sans un regret 
Être
une mer sans lame en retour 

Comment 
vivre dans un monde égaré 
marcher sans soulever de poussière 

Ciel

Tous mes feux ont brûlé 
la flamme passe 
le rouge éteint la nuit qui s'efface 
l'aurore flamboie 
le vent plisse le voile de pluie 
un ciel 
palette colorée 
et le bitume puant use nos souliers 
et la rage de surface lâche ses péts de claviers 
et 
ciel 
et 
la cendre 
une vie brûlée 
et mes pluies transpercent les nuages 
la flamme vacille 
et la rivière de tristesse gelée 
et 
le silence s'enracine

lundi 23 décembre 2013

qu'importe le lieu

Tout est à soi 
se poser 
qu'importe le lieu et le temps 
le regret a perdu son ombre 
et la nuit même longue laisse échapper son jour 
de ce lieu, songer à s'élancer 
l'errance effroyable transformée en matins d'hiver 
le soleil calé aux fonds des yeux 
être - seulement là et vivre 
ce n'est qu'une autre rive 

de tout et de rien

de tout de vivre
rien
ne possédant que des entassements
de tout et de rien
et les nuits qui s'enfilent
et les aurores embrasées
éphémères
les enfants en nuées, avides
ce rien
posé sur une branche d'aurore
vacille et se tend vers les cieux
ce tout de vivre
ce peu bat d'un seul élan
mon coeur usé s'arrime

d'un fil, d'un tout, d'un rien

lundi 14 octobre 2013

c'est bien ça, j'aime

http://collectifesors.wordpress.com/2013/10/14/dan-ma-tete-cest-comme-un-escalier-dont-quelques-marches-manquent/comment-page-1/#comment-148

samedi 28 septembre 2013

je vais et je viens


Je vais et je viens, entre rêve et raison. Je ne sais toujours pas comment garder le fil qui me ramènerait à la poésie dès la fin de journée venue. Une fin de journée qui serait le commencement d'une autre. Comment passer d'un état à l'autre, comme je prends un train. Je m'engage parfois à tapoter sur le clavier comme on prend un chemin inconnu, non balisé.

matin


Je n'ai aucun poème sur le coeur, pas une pensée qui s'amarre dans ce matin noir. Le passé est silencieux et le réel inaccessible. Il y a des manques que la poésie ne peut combler. 

vendredi 27 septembre 2013

le monde

et même en restant à l'écart, en favorisant le silence, on est touché, blessé, par les vagues d'informations dévastatrices 
et chacun y va de ses phrases scalpel qui cisaillent nos chairs, entaillent le réel, dépècent la réalité sans retenue
et il n'y a personne pour se glisser entre des oppositions de convenances, pour amener un peu de sagesse

samedi 17 août 2013

quelque part


... je pense à aller voir la mer ou l'océan, en période de tempête et ôter ce goût de terre dans ma bouche … 
Aller ailleurs 
Plus loin 
je partirais dans un lieu dont je ne connais pas le nom
Quelque part 
je m'inventerais un commencement, 
je serais d'ici et d'ailleurs en même temps 

l'oubli

et tes yeux cherchent des yeux 
ta main se tend 
et commence le voyage immobile 
tu lèves la tête 
mais les yeux se détournent 
ta voix est silence 
le cirque du mouvement continue 
la ville nous plonge tous dans l'oubli

le temps


Le temps traversé n'a laissé que poussière, 
L'inaccessible et l'impossible derrière nous. 
Et de l'enfance en soi, qui ressurgit ici ou là.
La vie c'est toujours demain.

vendredi 16 août 2013

muséee - ombre




chaque ombre est un avant 
qui reste ancré en nous 
comme la peinture au bois 
qui, par touches de visible 
lie les horizons fragmentés

musée - l'ici


l'ici désertique 
à dire quoi et 
qu'importe rien 

vendredi 9 août 2013

La bien pensante

Une fois encore, se cogner aux portes de l'humiliante, 
Se heurter au vide amer, fielleux de la bien pensante, 
Lutter contre l'envie de céder, de rompre le silence, 
Se coucher et se draper du plaisir de son absence.

J'écris


J'écris car vous me réduisez à un espace trop étroit dans lequel je suis pliée, repliée, cassée en deux, tête basse, épaules rentrées, voutée. 
J'écris car il y a trop de choses en moi, car je crains que votre vide ne m'avale et m'empêche de voler avec les libellules. 

251 ou 2159 quelle importance


Ils ne meurent pas tous, mais tous disparaîtront lentement, aujourd'hui, demain ou plus tard.
On ne les voit pas vivants et leur mort enterre aussi l'aveuglement du monde entretenu par la peur.
La rue, les avale pas à pas et les silhouettes dans l'encoignure, sous le porche, s'éteignent une à une.
Comptabilisés, mais sans compter vraiment pour quelqu'un, perdus entre la réalité et la projection.

mardi 6 août 2013

Un monde clos


Ils vivent dans leur monde à contours clos, avec la conscience sourde, que ce n'est pas le monde. La question de ne pas être du monde pleinement les effleure et passe comme le vent. Alors ils s'inventent des états de liesse, des petites angoisses, de quoi se sentir vivant. Parfois ils regardent au-delà de leur ligne mais sans lâcher leur miroir des yeux. Leurs paroles ne reçoivent en réponse que des paroles identiques, comme si rien ne vivait de l'intérieur. 

solitaire

Je marche
à ma rencontre 
j'avance ainsi le regard indifférent 
aux images et aux sons distordus 
par vos appétences insatisfaites 
rien n'est clair 
tout est fragile
c'est de là que mes angoisses vacillent

Non lieux

Ici rien n'est lisse, personne n'est indemne. Nous n'habitons pas ni ne possédons. Nous stationnons parfois entre des intervalles, des croisements. De ces non lieux nous vous offrons ce vacillement constant qui s'oppose à la stabilité pourtant fragile de votre monde. Nous confrontons nos évidences aux vôtres. Ici même l'écho est instable et miroir déformant, mais l'humanité qui en émerge se présente toujours dans son simple appareil. 

lundi 5 août 2013

Le bonheur que l'on nous vend à tous les prix, à les dents longues.

À mots nus

Il me fallait choisir, être hors de moi ou sortir de moi-même. 
Je suis ma propre matière que je travaille à mots nus. 
Je m'éloigne de mes larmes et j'amarre mes chagrins, 
Comme autant de voiles qui me portent au loin. 
C'est d'ici que je vogue vers l'ailleurs libérateur. 

Chaque jour, je me lève avec le soleil que je salue.

Chaque jour, je me lève avec le soleil que je salue. 

Dépression
J'ai traversé le désert sans bouger de là. 
En situant le point de départ ; une année. 
Un an à tenir tête, à ne pas lâcher ma ligne, à rester active, à me filer des coups de pieds au cul inutiles. 
J'ai pris du temps aussi. Pour respirer plus calmement, pour avancer sur le fond de ce désert, réfléchir, mesurer. J'ai mûri. 
Le tragique n'est pas dramatique, c'est juste la vie. 


Des pressions de rêve
Dans le silence de mes murs, je travaille sur la langue et les mots. 
Un mail parfois va me mettre la pression. Je mange alors un sorbet. 
Je suis plongée dans un entre deux mondes que j'affectionne. 
Je travaille dans le silence et dans l'attente. C'est l'attente qui mène au rêve. 


samedi 3 août 2013

À force

Hors de l'ici et du maintenant. Partage sans écho. 
Le silence entretient et cajole nos persécutions. 
À force tu finis par te dire puis par comprendre 
qu'il y a des gens qui sont solidaires des inégalités. 

Eux


D'eux on ne connait rien. Ils sont là dès l'aurore. 
Dos posés contre le mur et mains tendues. 
D'eux on ne veut rien savoir 
Même si l'on peut deviner l'épuisement des corps. 
Nos oreilles, nos yeux sont détournés par la vie de la ville, 
Et l'on reprend nos marches de l'oubli. 

Se poser


Se poser dans le silence, se murer et se dire 
en reprenant la marche que l'on peut survivre 
à l'assèchement des larmes, à l'irréductible, 
À ce phare qui toujours devant nous s'esquive.

L'être

Lorsque l'être humain vit encore au fin fond de l'exclusion, 
toute son énergie est dans son ombre. 
Immense, droite, ancrée aux pavés.
Elle est sa force de vivre, sa dignité aussi. 
Chacun va sa vie et ses impasses. 
Nous sommes tous dans le caniveau 
Mais certains d'entre nous regardent les étoiles. 

Hébergement - Un instant


Une étape halte trop brève. 
Passé le seuil très vite reviennent, les cris, les odeurs, la violence de la rue. 
Le corps renaît sous le filet d'eau attendu et vacille de ce bien être insolent ressenti. 
Ce reflet de buée ; un instant d'encore pour y écrire un mot, y tracer un signe. 
Un signe de vivre qui s'efface.

Ombre


Le vent, les arbres et le silence qui se pose sur le silence. 
Un ciel d'été qui distord la vision, l'horizon a disparu. 
Un vide. Un immense flou. Aller sans dire. 
L'erre du corps lourd sur l'asphalte brulante. 
Avancer vers l'énigme du vivre. 
Un passage que recouvre l'ombre. 

samedi 27 juillet 2013

Strasbourg Semaine 19


Strasbourg - Le monde
Les plus pauvres et les pauvres sont maltraités à chaque souffle de leur vie. Leurs enfants grandissent à l'ombre des immeubles, sous le regard des dealers et de la compassion organisée. 

La mort vit en nous
N'être pas retenu par des racines dans ce cours du temps qui file. Moi j'ai des souvenirs. Jeune j'ai marché dans les chemins du maquis. Aujourd'hui, nous sommes comme suspendu entre révolte et dépression, entre désir d'émancipation et résignation désenchantée. J'ai vu mourir notre combativité. 

Refusons 
Et si on refusait cette société qui nous divise, nous communautarise et nous assassine à petit feu?. Tout simplement. Et si, on jetait le mal nommé, calendrier social et descendions dans nos rues avec pour seule idée d'être ensemble, là, à un moment que l'on se donne. Et si on refusait la maltraitante d'État ?. Tiens, je vais reprendre du sorbet, ça ne se refuse pas. 

Acceptons 
Notre part de laisser aller, de laisser faire que nous abandonnons aux manipulateurs de haine. Acceptons d'avoir baisser les bras, de ne plus donner à nos enfants le goût d'apprendre, le découvrir. Relevons la tête. Réinventons le mouvement, un quelque chose qui ressemble au monde dont nous rêvons, et pour lequel nous résistons maladroitement. 

L'écho des souvenirs
Tu te tais tu t'atterres tu regardes le ciel tu respires tu avances tu te poses tu bifurques tu sais tu doutes alors tu recommences tu continues tu te tais… Le silence te suit t'enveloppe et te glace. Les souvenirs te poursuivent repoussent l'oubli le chasse le titille. Tu attends… 

Vacances
Tu prends le large plusieurs fois par an. Train, avion, voiture. Je prends ma plume, je prends les mots. Crayon, stylo, clavier. Tu prends des photos. Je prends l'imagination. Tu fais un stock de livres. J'aligne des mots. Je m'enfuis, je futile, je fredonne aussi. Je reviens. Dis, quand reviendras-tu?. 

...
Donne moi tes pas que j'y pose les miens. 


Strasbourg Semaine 18


Cause toujours
La volonté de changer les choses en profondeur est absente. Je vois des enthousiasmes immenses qui se répandent comme des vagues déferlantes, pour des causes inutiles, souvent idiotes à la portée de cette société cliquante. Clic. 

Strasbourg - Le monde
Il n'y a provocation que pour les imbéciles qui se sentent provoqués. Se précipiter sur l'info comme un chien sur un os à ronger, ça ne nourrit pas la réflexion, par contre ça fait saliver et baver les légions d'abrutis!
Du peu
Écrire le peu que la voix lance. Écrire peu. Du peu que l'on peut, s'élancer. Rien n'est achevé, tout est en remous et en brisants. S'accrocher, se laisser dériver, selon la furie et le sens des courants. Se laisser porter sans perdre de vue l'impossible rivage. L'incertain est ouvert. 

La paix
Pour trouver la paix intérieure, il faudrait d'abord qu'on nous la foute à l'extérieur !

Complicité au loin
J'ai vu la bête en action et j'ai battu de l'âme en solitaire. J'ai entendu le silence s'abattre et je suis partie à la recherche des mots. C'est au loin que j'ai trouvé l'écho apaisant de ma souffrance affolée. Le coeur retrouve son rythme, puis le souffle. Mes yeux s'ouvrent plus largement. L'illégal fait partie de toutes nos organisations autant que le légal. 

Strasbourg - Horizon
On peut se satisfaire de ce que l'on a et garder à l'esprit que le reste est à prendre. On ne montre l'autre qu'à travers ses faiblesses, ses incapacités, ses restrictions. Changeons cela, posons nos yeux sur nos qualités, nos possibilités ; sur nos horizons à partager. Chassons ces brouillards de nos regards. 

Parfois 
Parfois il me semble que je suis d'un autre siècle. L'herbe grasse dans laquelle j'ai si souvent refait le monde par petites touches est devenue herbe crasse. Le rêve n'a plus de goût, plus de saveur, plus d'odeur, plus de couleur. Parfois je me surprends à marmonner et à dodeliner de la tête. 

dimanche 7 juillet 2013

Strasbourg Semaine 17


Fatigue
Lutter contre une injustice profondément ancrée dans la société et surtout contre ceux qui n’aiment pas qu’on en parle, parce que ça bouscule leurs habitudes. Ne pas pouvoir détecter avec précision la source de cette immense fatigue. Dormir. 

J'étais là
Comme un Haïkus. Quelques mots, Le regard dans le vide, Absorbant les rayons du soleil. J'étais là mais pas sur les photos. Tout ce qui est présenté comme impossible, m'intéresse. 

Réveil
Le monde m'a abandonné. Sur un bout de trottoir, jamais le même. Je garde les yeux ouverts sur un vide absolu qui n'appartient qu'à moi. Ma carcasse usée se meut lentement. Elle est plus résistante à s'abandonner au désespoir. J'avance lentement d'un point à l'autre sans destination. Je suis devant toi, mais tu ne me vois pas. 

Sans Abri Accompagné
L'accompagnement social, c'est comme d'être placé en équilibre instable au bord d'une marche. On peut monter, on peut tomber. L'urgence est faite d'actions multipliées qui te plonge dans l'angoisse. Un seul mouvement mal calculé peut-être le début d'une avalanche qui balaye tout sur son passage. Nous sommes la brindille que le torrent entraîne. 

Ici en partance
On s'absente de nous parfois, c'est une façon de rester là. Le retour des souffrances ne fait pas l'objet de discussions. Elles sont toujours présentes au bord des yeux. Au fil des mots. Un sourire. Un clin d'oeil peut assécher le trop humide au coin de l'oeil. 

Soldes
634 euros en moyenne pour le peuple qui n'en peuplus. J'ai en les regardant me passer sous le nez, l'impression que ce sont eux qui sont soldés par tous les comptes trafiqués. Les soldes, les congés et viendra la rentrée dans le mur. Parfois, j'en ai tellement assez que je me m'emmêle les pieds dans l'envie de vivre. Contre. En contre jour. Tout contre. Là. 

L'horreur
Est dans les détails. Le cumul d'insupportables. L'accumulation d'informations médiocres. Plus de temps pour la réflexion. La pensée est dirigée. C'est comme le fascisme, ça s'infiltre, ça imprègne, ça déteint. Et ça marche bien. 

dimanche 30 juin 2013

Strasbourg Semaine 16

Ce monde me dégoute 
Les rebuffades, les impossibilités, les tensions, les déceptions, les incompréhensions, le refus et le silence et la mise à l'arrêt. À la mort pour les sans. C'est cela que le monde nous propose ?

Certitudes
Des uns contre l'autre. La violence s'est glissée partout. Et le brouhaha et le bruit. Pour souffler un peu, pour évacuer l'épuisement il ne nous reste plus que la résignation. Puis rebondir car la misère en silence et précaution retisse inlassablement le fil de l'espérance. 

Strasbourg 
Dans ses rues autant d'abandons que d'injustices et des millions de passants sourds, les yeux aveuglés par une nouvelle affaire qui n'arrête rien. Rien. Sinon détourner vos consciences du silence qui monte de la misère. 

Désillusion
Toutes ces désillusions qui restent dans leur coin. Imagine un jour si elles se réunissent. Nous ne sommes pas perdues. Nous respirons. De la nuit noire. Des égouts. Notre dégout et parfois nos rancœurs. À vous aux autres à tous de réagir aussi. 

Omerta
Sur la réalité. Elle dit qu'elle voudrait déplier la terre, mélanger les cartes, les distribuer sans arrêter. Être une pierre abrasive pour que le monde fasse peau neuve. Parler et dire. Ce temps infini que j'ai passé à tourner et retourner dans mon pauvre crâne des choses à dire. Et des comment pour commencer les phrases. 

Strasbourg
Les autres ; comme eux nous sommes ici pour partir. Partons ensemble. Restons ensemble. Je préfère m'isoler pour me sentir moins seule. Parfois. 

Toute vérité est-elle bonne à dire?
Oui. Sauf si tu viens d'ailleurs. Sinon. Tout mensonge est bon à dire, fonctionne beaucoup mieux. Dire n'importe quoi, parler sans arrêt, répéter des flous, appuyer sur des mots choisis, faire du vent, garder l'attention sur soi. Parce que plus un truc est répété, plus il s'inscrit comme vérité objective dans les esprits.

dimanche 23 juin 2013

Strasbourg Semaine 15


Maintenant
Le marché de la misère et maintenant le marché de la haine marchent bien. Ils ont souvent de belles inter-actions. D'ailleurs aujourd'hui je vais me fabriquer une chimère ; un idéal. Je le partagerai sur FB et vous cliquerez j'aime ou pas ; on reste libre de l'index. 

Delete
Les riches, le patronat, les pauvres, les étrangers, les gitans, les délinquants, les financiers, les cols blancs, les catholiques, les musulmans, les autres, les femmes voilées, les femens aux seins dévoilés, les syndicalistes, les militants, les politiques, les tous pourris, les bisounours aussi, les chômeurs, les handicapés, les sans abri, les malades, les vieux, les jeunes, … Ai-je oublié un genre ?. On s'efface tous, il ne reste rien. On ne refait rien.

Le développement durable
Certains vous diront que c'est l'humain d'abord, l'humain au cœur, … Ils ont parfaitement assimilé cette idée car en effet, le développement durable c'est eux d'abord. Une lente fatigue assassine les sans ; sans commentaire et durablement. 

Même si
On avance quand même. La ligne d'horizon s'efface. Les arbres sont hauts. Les murs peuvent s'abattre. Le soleil brille. La pluie tombe drue. Il fait froid. Il fait chaud. Je demeure muette. Même si j'ignore tout de ce monde qui n'est pas le mien, qui m'est devenu étranger, la libellule reste magique. 

Strasbourg
Tout semble triste. Même vos maisons ont le coeur sombre. La femme semble lasse. Son sac plastic rempli, au bord de craquer, collé à son mollet. Contact rassurant. Elle veut savoir ce que je note dans mon carnet "l'inexistant ou le réel ; je les confonds souvent". Son visage reste de marbre. Mais j'imagine que sa peau est au moins tiède comme le café servi au "point repos" où la lumière est violente et le bruit assourdissant. 

Résistance
C'est à l'existence que je résiste. Et si d'aventure vous fomentez le projet de changer le monde, rappelez-vous que nous le partageons tous.

Les grands et les petits
Quand des grands discutent, c'est bien connu, les petits se taisent, surtout si c’est de la sauce à laquelle on se propose de les bouffer dont il est question. C'est pourquoi dans l'éducation des enfants du squat nous avons le module "interromps intelligemment". Les grands ont l'intelligence de l'absurdité, les petits doivent acquérir celle de l'esprit. 


lundi 17 juin 2013

Strasbourg Semaine 14

Monde 
L'épiphénomène qui cache le phénomène. Le mal est bien ancré. Installé. Puis viennent les comptables, les contrôleurs. Le monde aboie après que les chiens soient passés. 

Dans un silence de mort 
J'arrive pour de brefs instants à me persuader que le monde n'est pas fait que d'ogres et de barbares. J'écoute de la musique. Ça aide à croire qu'il existe autre chose. Autre part. J'aime les ballades. 

Catastrophonie
Je ne sais pas comment vous faites pour vous réveiller intacts. Je ne sais pas comment me parler je ne sais pas me réconforter. Apprendre. Je ne contrôle pas mon cerveau, je me réveille le corps comme tuméfié. 

Strasbourg 
Marcher dans les rues de sa ville ; une histoire de caves. Il pleut, ça va nous faire une conversation. On pourrait mieux dire mais on va médire. La généralisation tue les bonnes idées. 

Lassitude

La paix sociale
Il ne faut pas parler des choses qui fâchent me dit-il, Ok on laisse les choses pourrir et fâcher les autres, c'est ça?. 

Strasbourg 
Parfois nos intuitions se télescopent. C'est l'inconnu qui offre les surprises les plus fortes. La meilleure façon d'utiliser et de s'amuser avec les réseaux est d'y déposer son truc et point barre. L'échange sur le net est virtuel.  L'indifférence y a par contre le même goût amer


samedi 8 juin 2013

Strasbourg Semaine 13

Strasbourg
C'est toujours trop tard, de toute façon et le mal est toujours fait. C'est pas la vie ça. Ha si. Avec des hauts et des bas. Si j'enlève le bas il reste le haut?. 

Solidarité
Pendant qu'ils croisent le fer, croisons nos errances. Sans la nommer, vivons là, donnons lui étincelle. Bien que. Face aux "belles idées" des bien-pensants, la réalité reste la réalité. Plus de pauvres, plus d'exclusion, plus de rejet, … Nous sommes déjà retournés vers l'esclavagisme... subventionné.

Perdu
In-formé, re-informé, dé-informé, sur-informé, contre-informé. Out. Gavé de conneries, de manipulations cliquées et re-cliquetées.  Coincés dans des obligations minables qui payent la redevance télé. 

Strasbourg
Je retiens le verbe espérer. L'argent est toujours le grand vainqueur. Ville décor. Monde décor. Par avant Par après Partir. Tir, se tirer. À tire d'ailes. Elle. Rongée d'angoisses. 

Strasbourg
Je me souviens de l'exil de porche en porche, des pas de portes fermées. J'ai oublié les détails. C'est vrai. L'essentiel reste vivant. Je me souviens. Le ciel pour toit. De toi et de rien. Des moments entiers se sont gravés et d'autres sont effacés. Nous partageons nos mémoires. Tu aurais pu me prévenir avant de mourir. Je n'étais pas prête. 


Fascisme de salon
Chaque année le compte des morts de la rue passe inaperçu ! Et les suicidés on en pense quoi. Au trou. Normales et démocratiques sont donc toutes ces morts de misère et d'exclusion chaque jour. Çà aussi c'est du fascisme. Rampant et infiltré

Strasbourg
Il fait beau. Ça ne change rien. 

dimanche 2 juin 2013

Strasbourg Semaine 12


Strasbourg
Plus de poésie. Moins de concessions. Faire taire ceux qui ne parlent de rien. Plus de moi. Plus de nous. Nous sommes du monde.

La marche peut-être
Se partage mal. Une personne du silence qui ait le goût de l'éloignement au coude à coude, peut-être. Un flot de mots m'éreinterait trop. Se déplacer, regarder, mesurer, comprendre. Ça pourrait être simple.

Point météo
Dans le ciel une tempête d'eau qui se répand sur les hommes qui cherchent un abri qui leur est refusé qui va vers l'église, le temple, qui ferment leurs portes à clé qui n'attendent plus rien qui cherchent un abri qui avancent qui attendent qu'une association ouvre ses portes qui sont déjà envahies par les hommes qui cherchent un abri qui

Directeur
Un boutiquier. Une mentalité de propriétaire. Tout lui est dû. Véhémence des sectaires qui détiennent la vérité absolue. Étant donné qu'il suffit de croire. Bien sûr. Se dire que les autres ont probablement un peu raison quand même. Avancer à son rythme.

Strasbourg
Aller de seuil en seuil sans jamais pénétrer la demeure. Longer les portes closes, se laisser avaler par la nuit. Être du mauvais côté des murs. Être hors les murs, hors les frontières. 

Écrit et ratures
Sans l'écrit et mes ratures je dériverais dans les névroses de ce monde. Je ne me poserai pas de questions. Je serai vivante et non existante. Je flotterai dans nos néants. Je crois qu'on peut se donner comme exigence de ne jamais cesser d'apprendre. En toute occasion. De tout de tous. 

Ceux là
Qui défendent une cause, précise, déterminée, limitée me font peur. Ceux là qui rajoutent des frontières entre les hommes, entre les misères. Ceux là qui me passent sous le nez sans voir. Ceux là sont-ils à combattre ou à ignorer. Ce temps est celui du marché noir de la pensée.

dimanche 26 mai 2013

Strasbourg Semaine 11

Strasbourg
Sortir sans destination. Remonter les rues, longer les trottoirs. Compter les sans abri machinalement. Voir entre les lignes. Lire la ville. Avancer et revenir.

Boulot Pause
Sortir du bureau, fermer à double tours, longer le couloir du A, respecter le marquage au sol, passer un sas, deux grilles, descendre deux étages, passer un sas, deux grilles, longer deux couloirs, passer deux portes... dehors fumer une cigarette... et revenir

Furtive
Si je devais écrire un journal de batailles il ne serait que des répétitions.

Strasbourg
Sans Abri, chaque minute marque vos chairs et nourrie les divagations. La dérive donne parfois des fruits du hasard.

Strasbourg
Je ne veux rien endosser de vous. Ni cautionner. Tourner mon regard vers mes compagnons de galère et ceux de la poésie. Voilà tout. Je vais continuer d'avancer avec mes petits cailloux. 

Sans-abri
Éveillez une compassion furtive, de surface et de bon ton. Notre créativité, nos résistances inventives, nos compétences, nos partages, nos solidarités emplies de douceur, sans calcul, sont un exemple à suivre. Mais n'intéressent que les marchands. 

Les associations
Pour moi les assoces c'est terminé. J'en ai assez.