samedi 17 août 2013

quelque part


... je pense à aller voir la mer ou l'océan, en période de tempête et ôter ce goût de terre dans ma bouche … 
Aller ailleurs 
Plus loin 
je partirais dans un lieu dont je ne connais pas le nom
Quelque part 
je m'inventerais un commencement, 
je serais d'ici et d'ailleurs en même temps 

l'oubli

et tes yeux cherchent des yeux 
ta main se tend 
et commence le voyage immobile 
tu lèves la tête 
mais les yeux se détournent 
ta voix est silence 
le cirque du mouvement continue 
la ville nous plonge tous dans l'oubli

le temps


Le temps traversé n'a laissé que poussière, 
L'inaccessible et l'impossible derrière nous. 
Et de l'enfance en soi, qui ressurgit ici ou là.
La vie c'est toujours demain.

vendredi 16 août 2013

muséee - ombre




chaque ombre est un avant 
qui reste ancré en nous 
comme la peinture au bois 
qui, par touches de visible 
lie les horizons fragmentés

musée - l'ici


l'ici désertique 
à dire quoi et 
qu'importe rien 

vendredi 9 août 2013

La bien pensante

Une fois encore, se cogner aux portes de l'humiliante, 
Se heurter au vide amer, fielleux de la bien pensante, 
Lutter contre l'envie de céder, de rompre le silence, 
Se coucher et se draper du plaisir de son absence.

J'écris


J'écris car vous me réduisez à un espace trop étroit dans lequel je suis pliée, repliée, cassée en deux, tête basse, épaules rentrées, voutée. 
J'écris car il y a trop de choses en moi, car je crains que votre vide ne m'avale et m'empêche de voler avec les libellules. 

251 ou 2159 quelle importance


Ils ne meurent pas tous, mais tous disparaîtront lentement, aujourd'hui, demain ou plus tard.
On ne les voit pas vivants et leur mort enterre aussi l'aveuglement du monde entretenu par la peur.
La rue, les avale pas à pas et les silhouettes dans l'encoignure, sous le porche, s'éteignent une à une.
Comptabilisés, mais sans compter vraiment pour quelqu'un, perdus entre la réalité et la projection.

mardi 6 août 2013

Un monde clos


Ils vivent dans leur monde à contours clos, avec la conscience sourde, que ce n'est pas le monde. La question de ne pas être du monde pleinement les effleure et passe comme le vent. Alors ils s'inventent des états de liesse, des petites angoisses, de quoi se sentir vivant. Parfois ils regardent au-delà de leur ligne mais sans lâcher leur miroir des yeux. Leurs paroles ne reçoivent en réponse que des paroles identiques, comme si rien ne vivait de l'intérieur. 

solitaire

Je marche
à ma rencontre 
j'avance ainsi le regard indifférent 
aux images et aux sons distordus 
par vos appétences insatisfaites 
rien n'est clair 
tout est fragile
c'est de là que mes angoisses vacillent

Non lieux

Ici rien n'est lisse, personne n'est indemne. Nous n'habitons pas ni ne possédons. Nous stationnons parfois entre des intervalles, des croisements. De ces non lieux nous vous offrons ce vacillement constant qui s'oppose à la stabilité pourtant fragile de votre monde. Nous confrontons nos évidences aux vôtres. Ici même l'écho est instable et miroir déformant, mais l'humanité qui en émerge se présente toujours dans son simple appareil. 

lundi 5 août 2013

Le bonheur que l'on nous vend à tous les prix, à les dents longues.

À mots nus

Il me fallait choisir, être hors de moi ou sortir de moi-même. 
Je suis ma propre matière que je travaille à mots nus. 
Je m'éloigne de mes larmes et j'amarre mes chagrins, 
Comme autant de voiles qui me portent au loin. 
C'est d'ici que je vogue vers l'ailleurs libérateur. 

Chaque jour, je me lève avec le soleil que je salue.

Chaque jour, je me lève avec le soleil que je salue. 

Dépression
J'ai traversé le désert sans bouger de là. 
En situant le point de départ ; une année. 
Un an à tenir tête, à ne pas lâcher ma ligne, à rester active, à me filer des coups de pieds au cul inutiles. 
J'ai pris du temps aussi. Pour respirer plus calmement, pour avancer sur le fond de ce désert, réfléchir, mesurer. J'ai mûri. 
Le tragique n'est pas dramatique, c'est juste la vie. 


Des pressions de rêve
Dans le silence de mes murs, je travaille sur la langue et les mots. 
Un mail parfois va me mettre la pression. Je mange alors un sorbet. 
Je suis plongée dans un entre deux mondes que j'affectionne. 
Je travaille dans le silence et dans l'attente. C'est l'attente qui mène au rêve. 


samedi 3 août 2013

À force

Hors de l'ici et du maintenant. Partage sans écho. 
Le silence entretient et cajole nos persécutions. 
À force tu finis par te dire puis par comprendre 
qu'il y a des gens qui sont solidaires des inégalités. 

Eux


D'eux on ne connait rien. Ils sont là dès l'aurore. 
Dos posés contre le mur et mains tendues. 
D'eux on ne veut rien savoir 
Même si l'on peut deviner l'épuisement des corps. 
Nos oreilles, nos yeux sont détournés par la vie de la ville, 
Et l'on reprend nos marches de l'oubli. 

Se poser


Se poser dans le silence, se murer et se dire 
en reprenant la marche que l'on peut survivre 
à l'assèchement des larmes, à l'irréductible, 
À ce phare qui toujours devant nous s'esquive.

L'être

Lorsque l'être humain vit encore au fin fond de l'exclusion, 
toute son énergie est dans son ombre. 
Immense, droite, ancrée aux pavés.
Elle est sa force de vivre, sa dignité aussi. 
Chacun va sa vie et ses impasses. 
Nous sommes tous dans le caniveau 
Mais certains d'entre nous regardent les étoiles. 

Hébergement - Un instant


Une étape halte trop brève. 
Passé le seuil très vite reviennent, les cris, les odeurs, la violence de la rue. 
Le corps renaît sous le filet d'eau attendu et vacille de ce bien être insolent ressenti. 
Ce reflet de buée ; un instant d'encore pour y écrire un mot, y tracer un signe. 
Un signe de vivre qui s'efface.

Ombre


Le vent, les arbres et le silence qui se pose sur le silence. 
Un ciel d'été qui distord la vision, l'horizon a disparu. 
Un vide. Un immense flou. Aller sans dire. 
L'erre du corps lourd sur l'asphalte brulante. 
Avancer vers l'énigme du vivre. 
Un passage que recouvre l'ombre.