samedi 30 avril 2016

Voir le silence

Je trouve étrange cette recherche que tu mènes sur les suicides de sans-abri.
Je te soupçonne de rechercher la vie jusqu'au bout du tunnel pour trouver raison de t'y accrocher. Peut-être de m'y entraîner avec toi.
Voir l'étincelle de vie ne suffit pas, il faut pouvoir l'adopter. Ça demande du temps et le temps demande de supporter la cruauté du monde. J'ai juste envie de me retirer dans le silence.

Ma muse m'a flingué à l'envol

Panique

Rien de plus / mur / musique dans un carré de lumière / un souvenir trahi avant d'éclore / regard fixe cherche un trou noir / dans la peau dans le souffle / peine trouble incompréhension brutalité rejet mise à l'écart renvoyée a / elle l'autre / puis elle / elle et le silence de l'homme assassin / sortir du noir / elle en flottement ballotage / panique / elle jette elle rejette / sauvetage se sauver sortir du guet-apens / aspirer l'air nauséabond accepter la voie / la tête la voix de la tête chercher des points lumineux / par la fenêtre fuir vers eux /  mouvement danger fougue / partir courir mourir 

Quinze minutes

Corps en émois / frémissement / quinze minutes / trou noir / corps lourds / disparaître corps noir sur fond noir immobile elle n'a qu'elle pour elle / le souffle manque / guerrière touchée / elle est dans la peau de la guerrière essoufflée / vertige tangue chute / décision / retrait silence disparition, dernier acte d'amour

samedi 23 avril 2016

Il faut... Ha

Il faut disent-ils
Nous revoilà avec des il faut
Qui brisent la spontanéité, les élans, 
Tout devient douloureux 
Comment se retrouver, revenir à soi 
quelles que soient les douleurs à affronter.

Un instant

Marche tête baissée, je vois,
l’arrondi de ta nuque, le mouvement de sa courbe,
marche, je vois
ton ombre caresse les détails du monde, ton ombre caresse le monde, il n’est pas grave qu’elle perde un peu sa forme ni qu’elle oublie d’être rectiligne, crois-moi,
un instant oublie le désespoir de l’horizon et ses exigences impossibles, suspends le désespoir géométrique aux oscillations de la marche, à la fascination lente de la marche.
Elle berce nos désespoirs dans le crépuscule incliné qui se laisse rejoindre de ce seul mouvement.

Et un instant, la vie est aussi légère que ton pas.

Les perturbateurs

Les (éléments) perturbateurs

Nous allons dans les rues de la ville, nos mains mêlées pour une balade. Nous regardons différemment les choses et les gens. Je prend des photos. Mais si tu étais vraiment attentif tu aurais remarqué tous ceux que je n'ai pas photographié. Il y a tout ce qui ne se prend pas en photo. Il y a tout ce qui ne se dit pas aussi.
En photo, tu prends le ciel, le reflet dans l'eau, l'arbre du jardin, le bâtiment, la plaque de rue, la foule, tu prends ton compagnon de balade, tu prends ses mains, tu peux prendre sa nuque, tu prends quantité de choses en photo, mais tu ne prends pas ceux que tu appelles les perturbateurs.

Les perturbateurs sont des hommes ou des femmes qui errent à travers la ville. L’un est assis à la sortie d'un métro. Il peut avoir soit un enfant, soit un chien dans les bras. Il peut être celui qui rentre dans le lieu où l'on s'est installé, des roses à la main et sa fatigue au corps. Il lui arrive d'exprimer son mécontentement, en hurlant ou en gromellant. Il peut aussi aller dans une salle d’attente, il sera moins visible, noyé dans les ombres. Il peut s’enfermer dans les toilettes pour s’asperger d’eau fraîche, toi tu attends et tu pourrais entendre les cris silencieux. Mais tout le monde n’entend pas l’écho des cris qui court entre les murs, entre les mains. En fait peu de monde entend et voit les perturbateurs qui sont comme des fantômes de la ville, de la vie sombre.
Les perturbateurs sont devenus des figurants. Ils ont la consistance des revenants, capables de passer leur vie dans un espace défini, de hanter le réel le plus banal.

Tout le monde reste à distance des perturbateurs. S’approcher d’eux pour les photographier aurait forcément une conséquence. Mais c'est hors programme. Tu les suis de loin, du coin de l'oeil, jour après jour, car ils ne cessent de revenir aux lieux que tu traverses. Certains sont toujours aux endroits auxquels tu reviens toi-même. Il est possible que l’un d’entre eux te reconnaîsse de loin, et s’il te saluait, que ferais-tu ?

vendredi 15 avril 2016

imprévu inattendu

Un flot de larmes - l'espérance inattendue est une clef - l'imprévu me montre l'ange - un flot de mélancolie inspirante - source du rêve - équilibre instable - conscience acérée - je

jeudi 14 avril 2016

#NuitDebout 4

je suis en mouvement et sans domicile fixe - rien de fixe - pas très fixée - une carte sans les points cardinaux - un fil rouge à repeindre en vert - noter d'aller voir la mer - explorer de nouveaux lieux - retourner sur mes pas - ébranler les certitudes - reprendre le fil - le peindre en bleu - attraper le possible qui est à portée de main - ne rien lâcher 

#NuitDebout 3

ça aurait pu être ailleurs mais pas à un autre moment, je ne vous laisserai pas noircir sans moi la page blanche

mercredi 13 avril 2016

éveillée

Rien que du bruit, ce son assourdissant ?
Toutes ces prises de parole ne sont-elles pas un don fait aux endormis ?
Nous ne sommes pas invisibles, vous ne nous voyez pas
Vous n'êtes pas sourds, vous ne nous entendez pas 
Toutes ces paroles, ces voix, ne sont-elles pour vous qu'une porte qui s'ouvre sur un succès ? 
J'y découvre des révélations, la source du rêve
Mes combats ont un vague air de rébellion, loin des discours convenus
Je pars, je reprends le chemin de vos abandons, la route du sombre
Mes pas sont perdus sur vos terres stériles
je suis éveillée et debout ... je voudrais voir la mer, je veux voir la mer

#NuitDebout 1

lorsque tu "es" une femme isolée à la rue et que tu passes dans l'effroi, la peur au ventre, tes nuits debout, est-ce que ça compte pour te révolutionner dans ton canapé ?

mardi 12 avril 2016

#NuitDebout

Moi, monique pauvre, j'ai quelques petites questions utiles à cette petite/moyenne classe "moyenne" qui se droitise, qui freine, qui s'ankylose, qui peine à s'ouvrir aux autres, par peur de perdre son « Tout » : 
Que pèse la petite propriété pavillonnaire à crédit face à la solide propriété des bailleurs institutionnels, des multi propriétaires, qui vivent sans travailler des loyers qu'ils nous extorquent ? 
Que pèse la propriété à crédit de sa petite auto face à la propriété des moyens de production des exploitants des usines qui fabriquent ces autos ? 
Que pèse notre désir de paix et d'amour face à la volonté farouche du propriétaire, le propriétaire de l'usine qui possède notre temps, le propriétaire de la banque qui possède notre argent, le propriétaire des exploitations agricoles et des supermarchés qui contrôlent nos moyens de subsistance, le propriétaire des usines d'armement, qui nous fait basculer dans la guerre, le propriétaire de la prison où nous pouvons toutes et tous finir un jour ?