mercredi 31 octobre 2012

Salut Carine,


Je t'écris du fond de ma fatigue. Du fond de mon immense lassitude de tout avec pour épicer un peu, le dégout. Je t'écris entouré de mes chats qui me collent en cherchant en moi une chaleur que je suis bien incapable de produire. D'ailleurs mon principal problème est bien là, je ne suis productrice de rien, pas même de moi-même. Bref, je t'écris comme je suis, en ne sachant pas où je vais. D'un fond de verre posé hier que je termine. 
Je t'écris penchée sur un clavier, mes yeux de myopes posés sur un écran flou. Je t'écris mal assise sur un canapé déglingué. 
Bref. Je t'écris du fond de mon amicale attention pour toi et le petit Taureau. 

LaMô

samedi 27 octobre 2012

Qu’ai-je fait de tout ce temps ?


Je n'ai pas compté, je n'ai rien attendu ni personne. J'ai toujours laissé une porte entre-ouverte qui n'a pas été franchie ; ni d'un sens ni par un autre. Aujourd'hui je l'ai fermée. Depuis un temps, tout s'est terminé, emporté dans le courant d'air d'une vie qui avance encore, en prenant son temps. Je respire. Je suis. Tué mort de tes coups de poings sur le roseau que je fus. Tu ne me diras plus rien et je t'écoute enfin. Nous pourrions maintenant nous dire du même monde, moi debout, le pied léger posé sur ta tombe. En lâchant ton coeur m'a fait lâcher ton ombre. 

Je vais écrire


Je vais écrire tout ce qui passe par la fenêtre ouverte sur l'automne - je vais écrire sur l'errance et la mystification, sur le pour et son contraire - je vais écrire en lâchant les mots et leur ponctuation - je vous dirais les regards fuyants et les regards qui cherchent une complicité ; les regards trompeurs - je vais t'écrire sans te connaître, sans mesurer l'impact des mots se heurtants aux carreaux noircis - je vais écrire sur la lumière sans éclat ni reflet - sur la lumière qui ondule comme une mélopée - je vais écrire sur une ligne musicale - je vais écrire sans bouder ma mélancolie - je vais écrire

mardi 23 octobre 2012

L'enfant du squat et la vieille


- pourquoi tu veux tellement que j'apprenne le français puisque la france ne veut pas de moi
- tu m'emmerdes, la france, la france ; je suis la france aussi non et les copains aussi. Et ne m'emmerde pas avec tes pourquoi. Pourquoi ne t'apportera rien, Pourquoi te fait tourner en rond. Tu apprends parce que c'est la liberté, tu apprends parce que tu es là ! Tu es là, toujours dans mes pattes à me faire chier NON ? tu apprends parce que quoi qu'il arrive ça t'appartiendra.
- tu m'aides pour la récitation ?
- tu m'emmerdes
- moi aussi je t'aime, mais tu dis trop de gros mots

lundi 22 octobre 2012

le salopard est crevé

Et soudain une inconnue vînt vers moi et m'appris que mon fantôme était décédé. Il est mort brutalement me dit-elle, d'une crise cardiaque et seul. Comme je ne réagissais pas elle précisa "ruiné".

Le salopard est crevé, il est crevé, c'est fini pour lui, terminé. 
Et... Ruiné. Je ne vais pas récupérer mes économies, mes livres, mes chers livres sont perdus, merde alors et je ris. 
Seul ; c'est triste lui qui cherchait je ne sais quoi. 
D'un arrêt cardiaque ? Le coeur, le coeur, son coeur, son coeur a lâché. 
C'est important on dirait, tant elle insiste "son coeur à lâché".

Mon coeur est mort depuis longtemps lui ai-je dit, l'histoire est vieille, elle a commencé avec lui. Mes sentiments talistes sont décédés ai-je précisé. 

Me voilà avec cette nouvelle.
C'est juste que mon fantôme est devenu vrai et ... il va me manquer peut-être. Voilà, je vais faire aller et je vais boire un rhum ou dix et demain viendra. Demain vient encore et toujours. Pour le moment.
Je vais faire aller. 

L'enfant du squat et la vieille

- pourquoi tu bois, demande l'enfant à la vieille.
- Pour emplir un vide dit-elle.
- Pourquoi tu le rempli pas avec autre chose?
- Autre chose, mais quoi?
- Avec les arbres et les libellules, puisque tu aimes ça.
- Le vide qui est le mien est né de l'amour, l'amour peut-il le combler?
- T'as qu'a essayé lui dit-il.
- C'est une idée, c'est une idée, je vais y penser.
- Non, penser ç
a ne suffit pas, faut essayer.
- Et comment petit malin ?
- T'as qu'à m'aimer moi, un peu déjà, lui dit l'enfant, je ne suis qu'un enfant moi.
- D'accord, je vais t'aimer un peu.
- Et elle posa son verre

dimanche 21 octobre 2012

Les assassins

Ils restent dans le rang et suivent le cours du monde, 
Ils répètent et recommencent la mauvaise vie. 
Inlassablement, telle qu'elle est, frigide et insipide, 

Ils assassinent le possible, 
Étouffent tout commencement, 
Et nient l'inévitable chute 

Une poignée d'hommes et leurs serviles technocrates 
Bien connus de nos corruptibles gouvernants 
Agissent avec la noirceur implacable de cette société 

On ne s'en étonne pas assez 
Ni ne s'en méfient de ces trop polis 
Et trop policés pour être …

Ils infiltrent et nous inoculent leur poison par ruse 
en utilisant des mots obscurs en apparence indolores, 
Toujours à l’affût d’une occasion de nous entraver
Ils assassinent le possible, 
Étouffent tout commencement, 
Et nient l'inévitable chute 
On ne s'en étonne pas assez 
Ni ne s'en méfient de ces trop polis 
Et trop policés pour être ... 

vendredi 5 octobre 2012

MôRositude


C'est clair que le miracle n'a pas eut lieu pour les Sans et que le changement qui s'opère est plutôt dans le pire que dans le rire. 
L'espoir tout petit s'est prit une grande claque. Du coup, je me sens en morositude, MôRose quoi. 
En même temps, il faut avouer que la colère n'a pas eut le temps de redescendre, du coup elle s'offre une montée en flèche que je vous dis pas... 

jeudi 4 octobre 2012

Je l'ai échappée laide

Inclassable dans la catégorie des gentilles. Mais si, vous savez la gentille, tranquille, celle qui ne dérange pas. La reposante. Ouf, je suis également inclassable dans la catégorie des méchantes. Et en plus on m'offre du chocolat Klugesherz.

Où tu veux que je vois ?


Où tu veux que je vois ? jusqu'où ...
Il y a de plus en plus d'expulsions, les campements, les squats, les gens pauvres de leur appart.Il y a de plus en plus de sdf et personne pour simplement le dire. Tu penses bien que si quelqu'un s'aventurait à dire haut et fort cette évidence ça mettrait en lumière que les politiques de tous les bords ne font rien : ils ne veulent pas.Quand tu es dans une situation désespérée tu n'as plus que des actions de désespérés à faire. S'abriter te rend pourtant hors la loi par des gens qui ne respectent pas les lois. Et ces connards vendent de la com aux gens bien contents d'avaler de la merde toute la journée via les médias: des places ici, de la réinsertion là, de l'accompagnement ... et en fait de l'enfer souvent, des conditions indignes.Alors je vois jusqu'où à demain, pas plus loin.

mercredi 3 octobre 2012

Je vis encore

Des petites vies, des petites hontes, des petits amours, des petits malheurs. Et nous qui marchons, avançons vers le vide, en tentant de faire taire notre mémoire.
Nous donnons chaque jour aux souvenirs une saveur différente. On redessine la vie d'avant à l'avenant. Des histoires de riens. On aurait été, même en hiver à l'aube d'un printemps, un autre. La palette des saisons, donne aux souvenirs fantasmes, la couleur du moment. Je vis encore et c'est déjà beaucoup.

Cul-de-sac

Pour les sans-abri toutes les rues sont des culs-de-sac.
Chaleur étouffante, relents de bitumes, atmosphère puante, puis le tombeau des feuilles mortes et le froid glacial, la neige, la pluie et toujours vos puanteurs parfumées mêlées aux gaz d'échappement. Impossible de s'échapper.
Parfois je voudrais seulement ressentir en dedans, la beauté d'un ciel bleu et dégagé.