on me prie de ne plus remuer les lèvres,
on me prie soit de me taire, soit de dire autrement,
on me prie de faire discrètement,
on me dit comment dire ou de ne pas dire,
on me prie néanmoins de conserver ma place,
on me convie à remplir l'espace d'une chaise,
on me prie de ne pas déborder, de ne pas être,
on ne me prie pas de prier ni de partir en pèlerinage vers ceux que j'ai aimé
vendredi 26 mai 2017
jeudi 18 mai 2017
Je vois
Je vois ces gestes de tendresse qui furent un temps trop court. Je sens ma main posée dans la vôtre que je voudrais retenir. Je devine nos ombres marchant au bord de l’eau, je cherche l’oiseau dans son arbre. Il me revient des airs que je fredonne en sourdine. Je vois une somme de souvenirs qui se heurtent à votre plongée dans l’abîme. Je suis là et ailleurs avec ces souvenirs de vous qui s'accrochent, vos gestes, votre silhouette trépignant pour que je vous donne mon attention. Je revois ce regard en attente que le mien soit à vous. Vous n’avez pas pris garde. En vous exilant de votre vie, vous vous êtes exilés de nous.
mercredi 17 mai 2017
Lame
Je voudrais me défaire de la
gravité de soi et de nous, laisser la lame de la pensée dévier avant qu’elle n’incise
trop profondément.
Je voudrais qu’explosent les
resserrements de nos vaisseaux de sang et que de nos souvenirs rejaillisse une
lame de joie.
Je voudrais être comme une lame bondissant
au-delà des limites de ce monde et être toute entière en retour et revient.
Le chemin des larmes
Pour voir où vont mes larmes il faudrait se rapprocher de la
mer et attendre, être patient car le chemin est long, semé de temps de
sécheresse, de vent qui efface. Pour voir où vont mes larmes il faudrait se
rapprocher de mon cœur palpitant, survoler les songes. Pour voir où vont mes
larmes il faudrait
Repli
Repli
Au creux de la vie en lui, repli de la vie qui se
recroqueville en lui, repli de lui qui devient sourd aux bruits de la ville, au
chant des oiseaux, à la vie. Entre la vie et lui le rythme est convenu par le
flux de sa pensée qui galope d’une idée à l’autre. Son dos tourné, raide devant
l’écran, ses doigts sur le clavier, sa vie devient un phrasé ininterrompu.
Repli fœtal, fatal à la vie. Les jours s’enfilent dans son confort, inconfort
du rêve, la poésie s’effrite en cherchant les mots qui s’enfilent et s’effacent
au moment de saisir le stylo. Sa pensée file en un retour éternel, dans un même
mouvement qui étouffe toutes palpitations et assassine les rêves.
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