jeudi 24 mars 2016

Je me laisse en vie


Je raisonne mes chagrins et j'efface de mes larmes ce qui n'a pas figure humaine. 
C'est en vivant le ici tout en gardant l'ailleurs possible que se reboisent les jours encore à venir. Qui peut dire ce que je serais à partir de celle que je suis aujourd'hui ; moi même, je reste incapable à le dire. Je me laisse en vie

jeudi 3 mars 2016

le réel

à la rue
chaque temps est semé d'embûches, chaque moment
il faut déployer des tonnes de ruses pour aller simplement

manche

6 H 15 
Réveil secouant par la police municipale 
6 H 30 Je me réveille dans l'humidité et déjà je ressens la fatigue d'une mauvaise nuit trop courte et du temps à faire passer 
9 H 30 Les petits-déjeuners au Resto du coeur sont devenus stressants. Trop de monde. Faire la queue... Les resquilleurs, les tensions 
9 H 45 Sans comprendre pourquoi, sans pouvoir émettre une hypothèse, je suis là immobile, j'attends 
10 Heures J'ai financièrement la moitié d'un paquet de croquettes pour les chats. Bon, j'attends. Il pleut, les bourrasques de vent me narguent. J'ai déjà froid. 
10 H 30 Je ne bouge plus. Je ne regarde rien de ce qui m'environne. Rien. J'évite les regards. Ce pigeon me nargue. Il fait humide dedanshors
11 H 30
Je reçois de quoi manger... Une gamine de 16 ans, une femme
12 H 30
Les piéces tombent timidement dans mon bonnet. Je compte l'air de rien, encore un euro.
13 H
J'ai fait ce qu'il fallait pour les chats. Je vais tout de suite faire mes achats. J'ai de quoi manger pour moi. J'arrête... 
Et la pluie cesse !

A la tombée des innocents

à la tombée des innocents 
nous restons les bras ballants

L'enfant serrait sur sa poitrine 
un ours éliminé, dernière bouée, 
rescapé d'un temps de défaites, 
de souffrances, 
s'abattant sur des humains 
écrasés par la supériorité des avides 
et condamnés à la défaite 
par l'abandon des politiques