mardi 1 janvier 2008

2008

2008


Solitaire
Je m'enfonce 
Dans un monde solitaire 
Aux frontières flottantes

Monique Maitte 
mercredi 24 décembre 2008

Quotidien
On avance
jour après jour
avec le déni de je,
l'absence de nous,
et la colère
et l'abandon
et l'inconsolable

Monique Maitte 
mercredi 17 décembre 2008


Le temps est le même
Lui
Va de foyer en centre d'hébergement 
Lui
A choisi la débrouille éreintante
Pour eux 
Le temps est le même

Monique Maitte 
samedi 13 décembre 2008

Tu comprends quelque chose à ça ?
Le vide est l'étape indispensable
Pour devenir un rayon de soleil
Vous êtes la pierre
Je suis un nuage

Monique Maitte 

Tags
celle et celles qui
les elle et les elles
ils aussi et lui
qui
les eux, les autres
et les ailleurs
qui
tous ceux et celles
qui
sans temps parlent,
et parlent encore

Monique Maitte 

Bla bla
La théorie d'une originelle
Humanité 
Se heurte à l'humain 
Étrange dé-alchimie 
Du sensible

Monique Maitte 

Prévision
Des faux d'humanité
Nous coupent l'herbe sous le pied
Si affreusement prévisibles

Monique Maitte 
dimanche 23 novembre 2008


La vérité est soluble
Si un autre monde est possible
Les possibles ne sont pas pour nous
La vérité est devenue soluble

Monique Maitte 
samedi 22 novembre 2008

Combler ce trou noir qui m'habite
Que meure le temps
Que disparaisse demain
Que toutes ces images préoccupantes s'éloignent
Et qu'enfin l'errance devienne supportable
Un paquet de tabac, 
Une bouteille de vin 
Pour combler ce trou noir qui m'habite

Monique Maitte 
jeudi 13 novembre 2008


Hiver
Le gel de la nuit
La camisole du sans-abri
Comme un étau
Pour nos corps transis

Monique Maitte 

Le temps volé
Le passé, le présent
Posés sur une branche morte
Un avenir à inventer
Avant qu'elle ne cède et l'emporte

Monique Maitte 
mardi 4 novembre 2008


Je ne suis pas poète
Pour bien dire les choses il faut les vivre
J'essaye juste de traverser l'illusoire du monde
Et ce qui doit être dit est écrit voilà tout

Monique Maitte 

.
Rue toujours

Ce n'est pas la rue
Qui me poursuit
C'est sa beauté rude,
Déroutante et insaisissable
Ses codes pour toi indéfrichables
Nos identités perdues
Son regard décapant
Qui rend la beauté que tu nous veux
Douceureuse, et trop polissée

Monique Maitte 

Le temps de la poésie

Ce que je ressens 
Trouve sa propre forme 
Ou pas forcément

Je n'ai pas le temps 
Pour la poésie 
Comme tu l'entends

Je veux juste dire 
Ce qui est exactement 
Là, maintenant

Monique Maitte 

Frustrations
Partir
Loin de vos artifices
Loin de vos futiles
Et de vos éphémères

Monique Maitte 

Retrouvailles
Dans mes retrouvailles
Avec vous tous
Je me baigne
Dans les bruyants remous
De vos mots
Dans le tonnerre
Que l'alcool
Installe peu à peu

Alors, je vous quitte
Et peux à nouveau
Entrer dans le silence
Dans sa ronde magnifique
Tressée par vos mots

Des moments d'émotion et de retenue

Monique Maitte 

Le silence
Le silence ne s'oppose à rien
Il dessine la palpitation,
Relève le frémissement
Rend délice chaque son


Monique Maitte 

Le silence des mots
Lorsque tu danseras mes mots
Dans tes mouvement vivaces
Tu donneras vie à leur silence

Alors
Les mots iront au-delà des mots
Le silence au-delà du silence

là où
Le dit et le non-dit s'entrelacent

à Anne-Florence Danseuse toujours 
Monique Maitte 
dimanche 2 novembre 2008

Mélancolie
Je me meurs lentement 
En dehors du temps 
Un monde de solitude 
Où le soleil est grisaille 
Et le temps si lent
Je ne suis plus vivante
Ni disponible
Je ne peux plus donner
Ni recevoir
Et dans cette nuit noire
Seul demeure le désir
De disparaître

Monique Maitte 

Le temps est à l'orage
Et voilà qu'entre nous, 
Je décèle des impossibles. 
Moi, broyée obstinément 
Par ce système imbécile. 
Toi, face à l'impuissance de l'A.S.
J'ai rompu entre nous 
Ce fil fragile, presque invisible; 
Le temps que s'efface 
Ce ciel de traîne.

Monique Maitte 

Droits d'homme

Détruire la solidarité publique est un crime

Arrêter avec ce système fou, est possible
Et puisque la crise nous guette tous,
Et que nous allons tout perdre
Donnons avant de faire la culbute
Tout ce qui nous reste.
Nos droits d'homme sont à reconquérir

Monique Maitte 
samedi 1 novembre 2008


La parole n'a plus de sens

Être abandonné 
Dans la rue 
Sur la place publique 
Partout des gens 
Des regards éreintants 
Qui vous imaginent 
En pensées assassines 
Et le vent Fou de la Cathédrale 
Et la nuit qui tombe 
Et nous qui ne sommes... 
Plus Que des ombres 
Vraiment silencieuses
La parole n'a plus de sens

Monique Maitte 


Trou noir
En fin de mois, dès son milieu, faire durer les quelques euros qui restent

Monique Maitte 

Aujourd'hui à demain
Aujourd'hui ! je ne veux partager mes incertitudes qu'avec moi-même.
à demain... ?

Monique Maitte 

Un jour Demain
un jour
je n'avais plus rien
à vous dire
rien à poursuivre
rien à me sourire
c'était demain

Monique Maitte 
mercredi 22 octobre 2008

Une ombre me dit

Une ombre sur le mur me dit 
Que ma maison la nuit 
Est toujours plus loin
Au bord de la mer peut- être

Monique Maitte 
vendredi 3 octobre 2008
























Prison

En centimètres
Ton horizon se compte
Dans ce milieu puant
Bouches cousues
De fil barbelé
Cerveaux sous pression
Pourrir sur pied sans bruit
Attendre la sortie


Monique Maitte 
vendredi 26 septembre 2008



Vos peurs
Le poids que je traîne
Est plus lourd que ma besace
Mais Je me force à sourire
Car le monde qui a peur
Est un monde qui me traque
Et moi
J'ai peur de vos peurs

Monique Maitte  10/2008

L'étrangère

sdf, sep, clocharde, handicapée, nomade et quoi encore ? 
c'est ainsi que le monde nomme l'autre, l'étrangère 
comme si elle n'était qu'une catégorie
comme si nous étions la même
et nous voici dans vos pensées confuses
malgré nous 
ne pouvant composer nos vies avec elles 
car le bavardage éreintant et confus de l'homme 
n'est pour nous ni reflet ni miroir

Monique Maitte  05/2008

États de conscience flous

Je me retrouve 
Dans des états de conscience 
Un peu flous
Où la réalité se mélange 
Aux rêves

Monique Maitte 
jeudi 18 septembre 2008























un logement ?
Un logement ?
Un logement
C'est comme un
Commencement
Possible
Mais il y a tout le reste

Monique Maitte 

Cicatrices de larmes
des cicatrices de larmes en flot continu invisible à mes yeux

Monique Maitte 10/2008




exclusion
courir, s'agiter en tous sens,
produire à tout prix
sans cesse jugé, sous les regards
la vie n'est plus qu'une course permanente
la chute l'indéniable rupture la mise à l'écart,
l'exclusion de la normalité
une mise à l'écart de la vie

Monique Maitte 

chaque jour
Chaque jour, la nuit avance
À la conquête du ciel
Je voudrais tant
Vivre en noir et blanc

Monique Maitte 

Casser du sdf
Fermer les portes du F 1
Que je n’ose nommer appartement
Ces murs viennent d’un acharnement
D’un combat
Des gens ont vu qu’il y avait sens
Mais d’autres m’ont déçu
Trahi, humilié
Leur mépris était aux aguets
Et au moment où la fragilité apparaissait
Ils ont aiguisé leur cruauté perverse
Pour casser du SDF
Ils n’ont pu m’empêcher
Ni même me freiner
Car je n’étais pas seule
Mais la graine de la désillusion est là
Celle qui casse du SDF
Et casse ce que j’entreprends
J’ai alors besoin d'espace
Pour y caser mon vécu
Je sais qu'il faut être patiente
Mais tous les murs sont prisons
C'est dur à supporter
Rien ne ressemble à la vie
Car aucun but n’apparaît
Comme un possible départ

Monique Maitte 

Captif

captif du monde des rêves
il s'envole seul

Monique Maitte 



La marche rebelle
Dans cette marche rebelle
Où je subis d'autres aimants
Que le flot de tes souffles
J'aspire à te complaire
Mais la bête m'emporte
Dans cette course à rebours

Vers un horizon fini 
Qui emmure le vivant

Monique Maitte 
dimanche 14 septembre 2008


Crève compassion
Dans la douleur, qui est mienne,
N'importe quel taudis
À plus de réalité
Que la promesse d'un paradis

Monique Maitte 09/2008

Meurs moi
Que la route se termine
De ce pas que tu veux seul
Et dans mon coeur de tempête
Meurs moi

Monique Maitte  09/2008

Le choix
Une semaine un choix
La rue ou la mort
Je décidais ce jour-là
De m'isoler dans l'oubli
De tout ce qui m'entourait

Monique Maitte
samedi 2 août 2008

Réclusion
Le reproche constant
D'être ce que nous sommes
À chaque jour naissant
La sentence tombe
Le pourrissement obligatoire

Monique Maitte 
jeudi 31 juillet 2008


Ombres d'humanité
Je suis à bout de la vie,
Et je me traîne ainsi
Parmi vos coeurs broyés;
Ombres d'humanité.

Les chemins de l'illusion
Semblent sans fin.
Et les miroirs cruels
Sont devenus inutiles.

Monique Maitte 

Des mots
Et toute cette fièvre
Que tu places dans la parole
Des mots que tu alignes
Comme des flocons de neige
Qui nous désunissent
Car jamais ne se posent
Sur mon coeur offert

Monique Maitte 
samedi 19 juillet 2008


Mon âme est seule
Quand La douleur
Et l'amour 
Sont liés
Trop Étroitement
Mon âme est seule

Monique Maitte 
samedi 5 juillet 2008


Dit-elle

Plus jamais de chute 
Et plus jamais de douleur 
Plus jamais de peine 
Et plus jamais de rupture 
Dit -elle


Monique Maitte 

errance
la nuit, je devenais ivre de vin et de bruits je ne me suis jamais inquiété du retour à la maison
aujourd'hui, ma vie se passe derrière le rideau d'une bruine régulière
mémoire intérieure et intense de tant, et longues années d'errance


Monique Maitte 

errance effrayante
je suis un homme, ne sachant plus l'amour soudain, tombé du sommet d'une errance effrayante dans l'obscurité d'un puits


Monique Maitte 

regards
les rues qui nous accueillent n'ont plus de regard pour nous qui disparaissons en elles
et la trahison des hommes devient un éternel hiver


Monique Maitte 

utopie 2
Vos mots thésaurisés
Offerts aux miséreux
Vidés de tous sens


Monique Maitte 

abribus
je tends ma main vers le gobelet de soupe que me tend ta main

Monique Maitte 

Avance
Un sans sur le carreau 
Crève conscience 
Taie toi, et avance

Monique Maitte 

L'utopie
Au risque d'y briser nos vies 
D'hommes meurtris par la vie, 
Pour que fleurisse l'anarchie 
Ils crient, ils vitupèrent... 
Alors, les "sans" trouvent dans la bière 
Le courage de dire adieu
À l'espoir piétiné, mis à terre

Monique Maitte 
lundi 21 avril 2008


Le crime du monde
Vos hésitations, votre silence et, pour certains, vos coups bas, nourrissent l'idéologie du profit et de l'impunité. Le crime, aujourd'hui, paye sans se cacher...
Les sans se mettent en marche. Il est encore temps de vous éveiller.

Monique Maitte 

Morts de la rue
• soutenez le Collectif Les morts de la rue :
http://www.mortsdelarue.org/

... il vous reste donc encore trop de conscience pour accepter ouvertement notre lente agonie ?.
La rue tue lentement chaque jour chaque saison. Les laissés pour compte n'ont guère d'importance face à votre allégeance à ce monde de profits.


Monique Maitte 

silence


Dans la succession des moments des instants des sentiments des événements nous marchons tous vers la mort. Et celle-là, que tu traites de vermine le sait bien. C’est pourquoi elle fera de ton poison son remède et du silence son cocon.


Monique Maitte 

Non-nommée
Avec ces noms et ces catégories que tu attaches à ma personne me voici devenue non- nommée, fondue et confondue à mille visages, traquée par tes peurs qui déchirent nos vies déjà si fragiles


Monique Maitte 

L'arbre sera toujours un arbre
... il n’y a pas de fin à ton mépris pour l’étrangère que je te suis et que tu poursuis de ta haine- amour devenue stérile, et s’il m’arrive de pleurer, ta carapace n’est jamais touchée par ces chutes de pluie car toujours tu marches hors du monde. Mais l’arbre sera toujours un arbre et le printemps n'est jamais loin

Monique Maitte 
lundi 14 avril 2008

Ni libre Ni fort

Sous la pierre froide 
Ce frère magnifique 
Que tu continues d'envier 
Est perdu pour toi, à jamais
Les flammes de l'enfer 
Seront ta dernière demeure 
Avec pour seule compagne
La colère des insoumis

Monique Maitte 

Des gens ordinaires
J'entends sans cesse 
Les cris d'agonie, 
De tous les poursuivis, 
Par les chiens fous 
Nés pour nourrir
Une terre devenue insensible. 
Des gens ordinaires.

Monique Maitte 
dimanche 13 avril 2008

Gruber
... il faisait toujours froid et sombre dans ce hangar de Gruber. 
La violence, le mensonge, le vol, ... était notre quotidien.
Le silence est assassin.

Monique Maitte 
samedi 12 avril 2008

La mélancolie

Sous mes blessures 
En voyant les magnolias 
Mon coeur bat

Monique Maitte 
lundi 31 mars 2008

L'horizon est clos
Moi, la rage de vivre 
Toi, la fuite ailleurs 
L'horizon est clos

L'amour t'a fui
Ta vie cherche ces moments fugaces.
Temps d'éternité, vécus dans l'enfance
Avec trop d'insouciance et de légèreté.
Tant de douleur dans ce constat amer...
Depuis ce temps perdu, l'amour t'a fui.

Monique Maitte 

La férocité de ce monde
La férocité de ce monde
L'ouragan de votre cruauté
Sont nés de vos richesses accumulées

Monique Maitte 


Poésie rebelle
Lorsque ma colère sera domptée,
Au seuil d'un autre monde
La poésie, Elle,
Restera rebelle

Monique Maitte 

L'espérance m'accompagne
L'espérance m'accompagne dans un monde qui n'est que haine et colère.
Confiée entièrement à tous les tourments...
La force de la douleur ne peut empêcher le vent de danser avec la cime des arbres.

Monique Maitte 

Je suis celle qui porte le glaive
Ma souffrance, mes douleurs 
Mes faiblesses avouées 
Sonnent à vos oreilles

Comme autant de critiques

Que m'importe vos ressentis 
Aussi inutiles que vos vies
Vous n'êtes rien, et moi
Je suis celle qui porte le glaive

Je dompterai le ciel 
Et ses nuages menaçants 
Les arcs de la foudre 
Ne freineront pas ma colère
Son fleuve se répandra 
Et son torrent de boue 
Balayera sans remords 
Vos traces mensongères

Monique Maitte 

Le bonheur ne s'apprend pas
Le bonheur ne s'apprend pas 
Courir après lui, est inutile 
Le temps de l'humain est mort 
Assassiné par vos insensibles

Que la foudre de ma colère 
Transperce vos coeurs secs 
Qu'elle aveugle vos regards morts 
Et que vos vies égoïstes brûlent en vos enfers

Monique Maitte 
samedi 22 mars 2008

Le loup te guette
L'absence d'envie
Me plonge dans l'ombre
Rien, pas même les murs
De cette maison n'est abri
La peur est dévorante
Car elle ne comprend rien
À l'hypocrisie de l'homme
Elle est aveugle;
Le loup te guette

Monique Maitte 

Le charme de l'humain
Je suis de ceux qui s'éloignent, 
De ceux qui s'éclipsent, 
De ceux qui se tiennent à l'écart 
De l'autre...
Pour en garder le charme 
Capter cette rareté précieuse 
Qui se présente parfois

Monique Maitte 

Les invisibles
Chaque jour 
Dans les rues 
Ils meurent 
Tout simplement
Les invisibles
Les errants


Monique Maitte 
mercredi 19 mars 2008

Comme une longue marche

Cette vie
Est comme une longue marche
Par des nuits sans lune
La lumière
N'est plus qu'un naïf souvenir
Sans place pour l'amertume
Les rêves sont morts
J'appelle en vain l'espoir
Ne reste que Des-Espérances

Monique Maitte
lundi 10 mars 2008


Vivre en noir et blanc
Chaque jour, la nuit avance
À la conquête du ciel
Je voudrais tant
Vivre en noir et blanc

Monique Maitte 
samedi 8 mars 2008


La noirceur de l'homme
Mais moi j'avance
Sans joie ni bonheur
Dans un monde stérile
Où l'on va solitaire
Je poursuis une image
Dont je suis l'esclave
Car je n'ose me libérer
De l'ombre scellée à mes pas
La noirceur de l'homme

maitte

Poison de vivre
Blessures invisibles,
Nées d'une peur sourde,
D'humiliations quotidiennes.
Blessures dévoilées...
... par un incontrôlable désir poison de vivre

Maitte
vendredi 7 mars 2008

Le seul

Tu es la seule personne 
Que je regarde dans les yeux ça fait un drôle d'effet 
Mais j'y arrive un peu

maitte


Désespérance
Ne me prive pas d'elle 
Je veux rester ainsi 
Immobile dans ma mélancolie 
Désinvestie du désir de vivre 
Dans un exil permanent 
Où la désespérance va 
Au-delà de ma désespérance

Maitte

Petit virage
Il fait ombrage 
Dans ma lente vie 
Le petit virage

Maitte

Encore et enfin
Quand ce tournant 
Ce virage de vie 
Sera amorcé 
Pourrais-je encore 
Poser mes yeux dans les tiens 
Y trouver des certitudes
Lire en eux ma force malhabile 
Et avancer encore et encore 
Et enfin 
Te demander de me lâcher la main

Monique Maitte

Je viens d'où
Je viens d'où mes yeux 
Te l'auront dit 
Car vois-tu, sans-abri 
N'est pas un pays

Monique Maitte

Le rire est mort
La nature est ainsi 
Elle est vie qui toujours
Revient, renaît 
En installant l'oubli
Elle ne connaît rien 
De la catastrophe
Je ne peux oublier la rue 
Car le rire est mort

Monique Maitte
mercredi 5 mars 2008


Toi, ma fragilité
Je te maîtriserai 
Par ma force tranquille 
Je te nourrirai 
De mes silences protecteurs 
De mes absences indociles 
Toi, ma fragilité 
Puis, viendra le moment 
De la séparation 

Monique Maitte

L'armes de mélancolie
Et voilà que mes joues 
Renouent avec les larmes. 
Cette source tarie par la rue 
Qui muselait mon âme 
Renaît aujourd'hui
Alors qu'une vie se dessine 
Me plongeant 
Dans une douce mélancolie 

Monique Maitte


S'il est vrai

À mes fragilités 
Tu n'as donné que tes armes. 
De toi je ne connais
Que mépris et irrespect. 
Mais s'il est vrai 
Que je me sois trompée... 
Reste à l'écart de ma route

Monique Maitte
 mercredi 6 février 2008

les mots
C'est au fond de moi 
Et c'est terrible 
L'envie de disparaître 
Je l'appelle l'exil
Et le rêve ailleurs

Monique Maitte

Tentation Souvenir (TS)
De mon sort 
J'ai de tristes nouvelles 
Car la mort
À nouveau m'appelle 
Que puis-je faire de toi
Souvenir 
Faut-il que je m'éveille
À cette vie 
Où dois-je m'endormir
À la terre 

Monique Maitte
dimanche 3 février 2008


non

je n'irais pas dans ce foyer de femmes
Où il n'y a que des femmes
c'est quoi ce monde 
Où tu ne vois que des femmes 
Où ceux 
les hommes 
ceux qui t'ont frappé 
sont mis là ailleurs 
coupables 
éloignés de toi 
comment tu te reconstruis 
refais revois 
sans ceux ceux-là 
qui n'étaient pas complices 
non 
la rue sera moins violente 

Monique Maitte

si
si aujourd'hui je lisais ces vieux bouquins sur la libéralisation des femmes je m'ennuierais car ce serait comme lire des revues de voyages dans de merveilleux ailleurs l'impossible pour moi

Monique Maitte 

je suis mourue à jamais
la réalité est brutale

je paye toujours
demain aussi ma faiblesse
je reste condamnée
prisonnière coupable
d'avoir baissé les bras

monde je ne te hais pas
je reste là où je peux

Monique Maitte 
jeudi 3 janvier 2008


Sable
Ma survie
Ma revie
reposent sur du sable

Monique Maitte 

Je me vois

C'était avant,
Ma vie d'avant...
Tiens
Il revient souvent
Ce avant !
Je me réveille,
Je prends conscience et j'ai peur

Monique Maitte 

Personne
Ni devant !
Personne
Ni derrière !
Personne
Et puis un jour,
Un déclic 15 ans de drogue dure
Laissés derrière
Mais seule, toute seule


Monique Maitte 

Ceux du Pont-de-Pierre
On s'est raconté la rue,
On a tant rigolé... 
Et reconnu
Une semblable crainte
Dans les yeux de l'autre

Monique Maitte
mercredi 2 janvier 2008

Un jour

Il aimerait vraiment,
un jour
vivre comme avant 
Avoir une femme, des enfants... 
j'aimerais bien,
dit-il en souriant 
Puis
Il hausse les épaules 
Dans ses yeux,
l'avenir redevient incertain.

Monique Maitte

Femme de la rue
Un passé douloureux
l'impression de ne plus exister
se retrouvent en chacune d'elles
les femmes de la rue

Monique Maitte 
Femme de la rue


La peur au ventre
Marcher Marcher
Jusqu'à l'épuisement
Ne pas s'arrêter
Avancer jusqu'au lendemain
Toujours Toujours 
La peur au ventre 

Monique Maitte

Précarité
La précarité 
C'est comme pour tout, 
Comme le blé, 
Elle augmente partout

Monique Maitte

Je boite un peu
Depuis sans toi 
Je boite un peu 
Mais je marche quand même

Monique Maitte 
janvier 2008