dimanche 26 août 2012

invitation



Accepter une escapade dans les Vosges, proposée par un couple d'amis peut se révéler surprenant.
À peine sommes-nous arrivés qu'ils s'installent dans le remake de "vit notre vie tranquille à Strasbourg". Chacun à sa place, elle en cuisine, lui qui range, les gosses à la douche, moi plantée là. À table, lui à gauche, elle à droite, les enfants en face, je me glisse en bout de table. Je suis l'invitée et donc l'objet de toutes les attentions… Je profite de la gueule que tire l'ainé de la progéniture, 15 ou 16 ans, pour commencer la riposte. La drague, le cul, les pétards, les mangas, l'alcool, le XXL, … Le second, 12 ou 13 ans, commence à se dérider, le cul ça l'intéresse. Un "il est tard, demain une longue ballade nous attend" met un terme à la rigolade. Je sors le portable du sac. "Tu viens dans les Vosges avec ton portable" ronchonne la femme de. "Il pèse moins que ta surcharge pondérale"!. Merde. Tourner sa langue dans la crème au chocolat avant de sortir un truc comme ça ; j'ai oublié. La marmaille rigole, elle aussi. Je dis bonsoir, je vais me doucher, au lit. C'est vrai qu'elle est gentille !.
L'avantage chez moi, pour moi est que chaque jour je me lève très tôt. Café, elle m'a tout expliqué. L'eau est au robinet, la cafetière dans le placard en haut, le café dans la boîte du placard à gauche, en bas, les filtres là. Je repère un thermo, je le renifle, ça va. Un morceau de pain et un fromage en main, le thermo dans l'autre, je vais m'étendre à 100 mètres de là, face à la nature grandiose. Je bois, je mange, j'écoute les oiseaux et je m'enfonce dans un songe. Le ciel me regarde droit dans les yeux. Les nuages me font des clins d'oeil, une bestiole me tourne autour, je lui lâche des miettes de pain et de fromage, elle se régale. Je suis dans un état de tranquillité extrême lorsque la famille débarque au grand complet. On y va. Un tour aux toilettes avant. On marche, nous marchons, j'avance, je traîne, ils traînent, nous avançons, nous attendons, nous repartons ; nous admirons. Une maison. Nous sommes attendus par l'ami qui vit là à l'année. Bref, il vit là. C'est l'ami du frère à la femme de. Un divorcé précise t-elle. Le mec en dehors de bonjour, ne dit pas un mot, ne répond à aucune question. Il me regarde, il m'ignore, il me regarde ; je lui réponds par mes silences. Et pendant que la famille se parle à elle-même, nous entamons une conversation de regards et de gestes. À table. Je me retrouve devant un plat immense de légumes tièdes en salade. Je me sers largement. Le pain sent bon, fait maison. Je me régale, mange tranquillement, me ressert un peu. Soudain sa voix émerge "à table je ne parle pas". Je lève les yeux, le regarde, il me regarde ; on s'approuve d'un signe de tête. La marmaille est tranquille, apaisée. Ils veulent se lever et aller voir les bêtes. Un simple oui en réponse suffit, ils sont partis. Sans se laver les mains dit-elle. Le café. Drôle de gout ; de l'orge grillée. Il est l'heure. Un tour aux toilettes. On y va. Il ouvre la marche, nous suivons à la queue leu leu. Le silence pendant 20 minutes, une halte. À partir de là, les Vosges nous sont racontées à travers l'histoire et les légendes. Un songe éveillé. Le soir est là, nous arrivons chez lui où nous décidons de faire une courte halte avant de rejoindre le chalet. Soudain un hululement me réveille. Il y a des braises dans la cheminée, je suis entortillée dans une couverture de laine. Il est 2 heures, près du téléphone un billet. En haut, première porte à droite, dans une belle écriture. Le sommeil me fait des clins d'oeil. Qui y a t-il derrière cette porte. De quoi est-ce la porte. Une heure passe ainsi, je me lève et monte l'escalier doucement. Première porte à droite. Je suis devant, je tends l'oreille. Qui a t-il derrière cette porte.  Je pose ma main sur la poignée, l'oreille collée au bois épais. Je tourne lentement, je retiens ma respiration. J'entre. 

Ce matin j'écrivaillons, je suis connectée à la box non protégée d'un certain Roland. Nos amis nous rejoindrons vers 11 heures, nous déjeunons là et nous rentrerons à Strasbourg un peu plus tard. Devant moi il pose un bol de vrai café en souriant. 


J'entends les rires des garçons, ils sont en avance. Ils viennent vers moi en courant et m'enlacent et m'embrassent. Papa a accepté que nous venions avant me dit le grand. Le petit ajoute que maman ne voulait pas pourtant. Je lui dis que j'aime bien ce mot, pourtant. Je farfouille, le trouve ; la montagne de Jean Ferrat. Pourtant que la montagne est belle. Il est là, pose de la citronnade sur la table, de l'antésite pour lui. Nous fredonnons. Je préfère l'antésite, un souvenir d'enfance. La même chanson? d'accord. Les garçons partent voir l'âne, nous buvons tranquillement en écoutant. Tu ne préfères pas un ballon de vin de la vigne?. Le ballon des Vosges suffit à m'enivrer. J'ai lu ton dernier livre lui dis-je alors bêtement et toute en crac. J'ai lu le tiens lâche t-il à son tour, d'un ton bourru. Je savais que tu existais ajoute t-il en se levant. Je me surprends à sourire. 


Au moment du départ il me donne une enveloppe en me demandant de compléter l'adresse et de la glisser dans la boîte jaune de l'épicerie-tabac-journaux-poste du village. Mon nom et mon prénom sont écrits à la plume. Je le regarde et il ajoute qu'il n'est pas connecté, n'a pas de mail, pas de téléphone portable, seulement le téléphone qui est posé près de la cheminée et dont il est, la plupart du temps éloigné. Je sourie. Il ajoute qu'il n'a jamais oublié comment s'écrivent les lettres et que celle-ci arrivera chez moi mardi ou mercredi.

vendredi 17 août 2012

L'enfant du squat et la vieille


L'enfant du squat et la vieille

Tony: Aujourd'hui on m'a dit que j'étais un migrant et que ça voulait dire que je n'étais pas d'ici. C'est vrai?
La vieille: Hum. En fait tous les enfants de ton âge sont mi-grand. C'est une évidence. Et puis tu grandiras, alors tu deviendras grand. 
Tony: Et pourquoi les gens ils veulent toujours dire que je suis d'ailleurs, je suis d'ici maintenant. 
La vieille: Tu sais Tony les gens sont bizarres pour moi. Ils veulent changer le monde et passe beaucoup de temps à pleurer parce qu'ils voudraient que rien ne change. 
Nous deux on est pareil. On est comme plein de gens mais tous ne le savent pas. On est des exilés Tony, toi, moi, ta mère, Freddy, JeanJean, tous. 
L'exil c'est quelque chose en nous, aucun rapport direct avec un pays dont on viendrait. Regarde moi. Je suis née dans le sud-ouest ; exil. J'ai vécue à Paris; exil. Je suis séparée, divorcée si tu préfères; c'est un exil et tant d'autres choses encore.  
On est des nomades, tous. Mais les gens ne le savent pas. 
Tony: On a qu'à leur dire et comme ça ils arrêteront de faire le mal. 
La vieille: Les gens ne vont jamais accepter cette idée…
Tony: Quelle idée?
La vieille: Que nous sommes tous des nomades, que nous sommes tous de partout.
Tony: C'est pour ça qu'on s'aime pour de vrai? 
La vieille: Oui. Parce que nous savons que tout ça pourrait être vrai. Nous savons que nous pourrions être l'autre. 
Tony: On est les plus riches du monde en vrai.


lundi 13 août 2012

si tu avais regardé


si tu avais regardé dans mon coeur ouvert 
tu aurais vu le squelette de l'amour 

dimanche 12 août 2012

à force

à force d'abandonner
on s'habitue aux armes 
aux verres qui se tourner
offrir votre reflet
à nos miroirs ternis
laisser filer l'ivre

Maitte
12 août 2012

Voilà

Voilà moi je ne vois rien ou presque, alors j'écris - j'écris car je parle une autre langue que la votre - j'écris car je n'ai pas votre imagination - j'écris car sous le blanc je cherche la couleur - j'écris est ma façon de vous tendre la main - j'écris car mon mental est à l'eau - j'écris pour vous dire le silence - j'écris c'est tout ce qui m'importe 

Maitte 
12 août 2012

J'ai dormi au pont

J'ai dormi au pont, les poings fermés, réveillé avec le jour par le chant des oiseaux et le boucan des bagnoles puantes.
"Volvic" est là un thermos de café à ses pieds, elle fume – comme si de rien n’était, comme si elle était chez moi, comme si c'était un matin ordinaire ; au point d’agir par habitude d’une vie d’hier encore vivace et bientôt recouverte par la plaie de l’abandon et de l’errance.

Le secret est sans doute là

Le secret est sans doute là - comment être plus “ailleurs” qu'en vivant sa vie entre ire-réalité, dissociation et virtuel - le présent s'épuise rapidement - moins percutant que l'instant - partager des étincelles avec des mots venus d'un avant qui est maintenant et contraint au futur - je vais remettre mon masque à fables

Chute libre


Casser détricoter la vaine attente - s'épuiser physiquement jusqu'à tomber - tomber comme une enclume une plume sur le bitume - en chute libre mais penser une fin - s'abandonner au possible choc - promesse de la réalité - mettre chaque coup en sagesse

bouquet final


Tragiquement, c'est vrai que moi non plus ça ne fait plus peur. Non pas que je sois inconsciente, ou fataliste ou encore irresponsable; mais le cahot se généralise; partout, pas une partie du monde n'est épargnée, c'est chaque jour, à chaque niveau; tout est devenu agression... j'attends le bouquet final...

à venir


à coeur serré 
des épreuves 
les grains de sable
des preuves

Les pensées décousues ne font pas l'écrit


Les pensées décousues

La rue est trop large pour que l'on s'effleure ; le vent affole la surface de l'eau.
Les nuits soulèvent des rêves qui débordent ; je rêve de tout et de son contraire.
Le point vert en une seconde s'éteint ; avec lui notre virtuelle connexion s'éclipse.
La journée active n'empêche qu'elle s'efface ; je m'échoue sur les plages du temps.
Les yeux sont attirés par cette image glacée ; rien n'accroche la page blanche.
La ligne est à franchir de part et d'autre ; revenir sur des mots d'années passées.
Le cri de l'ambulance perce le chant des oiseaux ; le froid de la vitre fige les pensées.

ne font pas l'écrit.

En ville


Ville
Un chauve mange une glace en regardant la vitrine d'un salon de coiffure - un jeune laveur de vitres siffle du Edith Piaf - mon nouveau stylo 4 couleurs a vraiment 4 couleurs, c'est une affaire - la roumaine me dit "tu te rends compte je dois emmener les enfants pour faire la manche sans l'école - à la caisse, moi une petite bouteille d'eau, devant moi le SDF une bouteille de 2L d'eau, ça boit un SDF c'est connu - sur mon répertoire j'ai noté son prénom ainsi, Gui, houx la la - je vous connais vous, me dit l'inconnu - plat du jour cuisine française chez le chinois - tiens Caroline, mince elle s'est faite renverser hier par une voiture, elle boite, elle est à plat - promenade intermède - tram pour 2 stations - tiens je vous connais vous me dit le sortant de prison - papotage - fin

mots rêvés


ma langue part
à l'assaut
pleuvent les mots 
sur les rives des rêves
à couvert

vendredi 10 août 2012

l'orage

Tous ces borbos rythmes dans le ciel noir ont réveillés les chats qui m'ont réveillé et voilà je suis cernée par les pets et rades et les éclairs.

jeudi 2 août 2012

j'ai beau serrer les poings, le temps file entre mes doigts

résistance


D'habitude, de cette vie je ne dis jamais rien. 
Je lâche quelques mots comme on ensemence 

Que reste t-il de nos idéaux? 
En terre avec nos pères 

à l'attaque, les petits prix, achetez en un le deuxième est gratuit, osez 
consommez, 

dans un pays qui se place derrière l'image développé

regression sociale
derrière les paillettes 
la grande misère
figés dans des vitrines 

l'inégalité a grandit 
la vague 

la social démocratie est loin derrière
les jours heureux écrits dans le sang 

l'intérêt particulier 
vivant dans l'intérêt collectif
noyé dans le profit

tout a été détricoté 
démantellement systématique de tous les acquis sociaux 
école, santé, logement, ...
la France a fait un immense bond en arrière

république de riches
république de la privatisation qui fiche en l'air tous les services publics

moulinette libérale
compétences, objectifs : l'individu est enregistré, fiché
contrôle social généralisé

34000 postes de fonctionnaires supprimés en 2010 affectant d'autant la qualité des services publics 
Entre 1500 et 3000 classes de primaire fermées en 2011
50 hôpitaux publics sont menacés 
60% des maternités ont été fermées

les médias caquettent sur le "déficit" et taisent la réserve que les 40 premières entreprises Françaises possèdent : 180 milliards d'euros 

180 milliards d'euros de réserve, c'est plus que la somme des produits intérieurs bruts de : l'Uruguay, le Paraguay, la Bolivie, l'Equateur, le Panama, le Costa Rica, le Nicaragua, le Honduras et Cuba. 178,5 milliards d'euros.

Ces 40 premières entreprises ne savent pas quoi faire de cette réserve !

système d'installation de la misère sociale
attaque en règle du service public
c'est le néolibéralisme

3,5 millions de personne ne peuvent payer leur facture d'électricité et de gaz lorsque l'hiver arrive 
car l'argent doit rentré pour payer les dividendes des actionnaires privés 

8 millions de pauvres
des milliers et des milliers de sans abri
200 000 personnes qui n'ont strictement rien

un rapport de la Cour des Comptes estime que plus de 172 milliards d'euros échappent aux caisses de l'Etat, au titre des déductions fiscales offertes aux grandes entreprises et aux plus riches par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
En comparaison le déficit de la sécurité sociale était de 29 milliards d'euros en 2010.

et apparaissent les travailleurs pauvres : ils ont un emploi mais ne peuvent ni se loger, ni se soigner, ni manger à leur faim 

Voilà la France d'aujourd'hui, une classe dominante, très conquérante 
et un peuple de classes moyennes et populaires laminé, désespéré
une société cynique et d'une violence extrême dans les rapports sociaux 

la contradiction
la réalité continue de vivre et d'exister

l'europe est à l'agonie
on s'adapte ou on propose d'autres solutions ?

la presse ?
9 groupes de presse qui appartiennent à des banquiers, des industriels et des marchands d'armes … forcément ils n'ont pas les mêmes points de vue que le peuple !