samedi 21 mars 2015

mon silence écoute


mon silence s'appuie sur les murs gris de la ville, 
accoudé au ponton, comme un écho de pluie, 
il écoute chaque battement de vie, 
traverse les brumes et les terres brûlées, 
passe le cap du jour et de la nuit, 
il s'évade parfois dans les sanglots d'un coeur attendri 
par le chant des feuilles né de la caresse du vent 
mon silence est fait de mots qui meurent à chaque signe de vie 

vendredi 20 mars 2015

Un secret si lourd


Un secret si lourd, à coup de pierres évacué dans les méandres d'une pensée en folie 
Une envolée de mots, entre deux jaillissements de lumière, des promesses lancées au vent 
Une eau perlant les sillons d'un regard fixe, 
Un pincement d'entrailles, 
Une question vague,
Un oiseau,
Une eau,
L'océan et ma barque au commencement du jour

à Jean

Fidèle à la terre


Je regarde les roseaux 
J'écoute l'eau
Immobile 
J'attends en silence 
Fidèle à la terre 
Que renaisse l'innocence

vivre ensemble

dès le matin chercher les sources et les élans de vie,
les signes et un regard
l'oeil aguerri à tous les détours, tendu vers la lumière,  
l'étincelle et le coeur
et nous ramener à cette faim de vivre ensemble

dimanche 15 mars 2015

morte de la rue ; de l'enfer de ce monde


SALUT sylvie

te voici complètement protégée de l'enfer de ce monde 
un jour, c'est parmi nous, c'est vers les laissés pour comptes infâmes,  que tu es venue entamer ta fuite 
de quoi avons nous parlé qui soit à dire ; j'ai oublié et de ce qu'il me reste, rien n'est pas a partager
pouvions nous poser des mots sur le trop plein fait d'écoeurements, de violences, d'abandons ; un vécu lourd, trop lourd 
devions nous l'expliquer cet abandon du monde, devions nous à travers lui trouver raison à se laisser partir 
se laisser glisser dans notre abandon et nous y appartenir, nous y oublier et chercher dans toujours plus … plus de vin, plus de cachets, plus de folie, plus de colère, plus de noirceur, plus de mélancolie, plus d'ironie …  jusqu'à en oublier l'étincelle 
aller au bout
courir après la déchéance, devenir un coin du miroir, devenir, être et disparaître 
nous étions face à face, en face et côte à côte 
plus tu t'enfonçais, plus je résistais 
on se guettait et lorsque nous pensions pouvoir nous supporter, nous offrir le silence, un temps de paix, on partageait ce banc, lui aussi disparu au musée d'art moderne 
on ne regardait rien 
tes yeux enivrés, mes yeux trop éveillés nous rendaient aveugles 
on était en nous, on avait ce lien d'une vie avant, cette compréhension muette 
et cette incompréhension ; tu cherchais encore et toujours, là ; là au plus profond du marécage 
là dans la noirceur des hommes, dans les plus abîmés des hommes, dans le chaos, dans la raffut, là … tu cherchais ce que l'on nomme l'amour 

comment peut-on chercher l'amour lorsque sa famille est là, là malgré tout et lorsqu'elle t'inonde d'amour 
comment peut-on y croire de cicatrice en cicatrice 

je t'ai souvent répondu de mon regard fixe et aujourd'hui encore je n'ai que ça à t'offrir ; car c'est moi
avec … avec cette idée que maintenant, te voici de la terre, que de ton corps s'envolera une graine légère et que là-bas, au loin, ailleurs, germera une fleur 

je reste encore un peu sur la terre de l'enfer 
salut sylvie 
à un de ces jours

Malgré


Malgré la remontée de l’effroi dans nos vies la poésie file au coeur du monde. 
A cette heure matinale elle est jaillissement de ce qui se crée à partir de l'infinie nuit.
S'il se meut un nuage dans le ciel en éclairci, l'aube naîtra sans attendre le vent.

samedi 7 mars 2015

mrks


l'homme venu de la sombre forêt m'exile sur un chemin désert 
mais je sais bien qu'aucune peine n'assassine et je m'écarte de lui

ces moments


ces moments de vide ou regardant au-delà je me vois toute en lutte face au miroir étroit 
je monte à l'assaut sans ennemis déclarés,  les devinant parfois trop proches de moi
je sais aussi qu'après des cieux mouvementés arrive le souffle dansant qui va tout balayer 
et nous ramener au bleu, à l'immensité de la plus profonde palette des bleus sans exception
ces moments de vie ou tout s'éclaire